La voie du Yin

Aujourd’hui je suis heureuse d’inaugurer une nouvelle section d’articles qui se proposent d’explorer l’univers du Yin Yoga, un style de yoga passif qui agit sur nos tissus conjonctifs et qui a comme but celui d’apporter un relâchement physique et mental qui puisse débloquer les canaux énergétiques qui courent le long des fascias.

C’est pour cela que les poses de Yin Yoga sont normalement gardées très longtemps: l’ouverture de zones mises sous tension se fait graduellement, d’une manière progressive et le mental peut s’adapter lui aussi à la sensation d’inconfort qui en résulte.

On aura occasion de voir de plus près le côté physique de cette pratique, maintenant je veux aborder en premier le côté philosophique de ce style de yoga

Le yin yoga, tout en s’enracinant dans des traditions anciennes, a été introduit en Occident ces derniers temps.
C’est Paulie Zink, champion d’arts martiaux et professeur de taoïsme, qui a créé dans les années 1970 les premiers cours de yoga Yin Yang, combinant le hatha yoga, le taoïsme et d’autres pratiques qu’il a lui-même développées.
Paul Grilley, l’un de ses disciples, a commencé à modifier cette pratique en utilisant ses connaissances en anatomie et en médecine chinoise.
Plus tard, Sarah Powers a développé encore plus le Yin Yoga, créant des séquences où l’énergie peut circuler dans les canaux énergétiques et en attirant l’attention sur la respiration.

Les principes qui sont à la base de cette vision du monde sont ceux qu’on peut trouver dans les enseignements du taoïsme recueillis dans le Tao Te Ching traditionnellement attribué à Lao Tzu.

Le mot Tao, ou Dao, est intraduisible, cela signifie littéralement “chemin”, mais dans la tradition taoïste indique quelque chose de beaucoup plus subtil, qui ne peut être décrit qu’indirectement.

Dao fait donc allusion à quelque chose qui dépasse toute conceptualisation: chaque description est nécessairement partielle et même, au sens profond du terme, trompeuse.

Si on veut essayer de rendre en quelque sorte l’aura du mot, on peut dire que cela embrasse l’idée de “la nature ultime des choses”, de “source, racine, principe”, de “mouvement intrinsèque de l’ensemble”.
Il est plus facile de les décrire en termes négatifs que positifs: le Dao est appelé “évanescent”, “silencieux”, “sans forme”, “sans substance”.

Le Dao “n’agit pas”, mais dans cette non-action, tout se passe spontanément. C’est “vide”, mais le débordement de ce vide est la plénitude de l’univers visible, l’émergence et la dissolution des formes.

Ce concept, qui n’est pas un concept, n’a pas d’analogue dans le langage de la philosophie occidentale. D’une part, il rappelle l’idée de divinité immanente, de l’autre le vide de la physique quantique, qui est un bouillonnement continu de création et de destruction, un réservoir d’énergie illimité. E

Tao Te Ching – ch. 36

Si vous voulez réduire quelque chose,
vous devez d’abord lui permettre de se développer
.
Si vous voulez vous débarrasser de quelque chose,
vous devez d’abord le laisser fleurir.
Si vous voulez prendre quelque chose,
vous devez d’abord permettre qu’il soit donné.
Cela s’appelle la perception subtile
de la façon dont les choses sont.
Le doux surmonte le dur.
Le lent surmonte le rapide.
Laissez votre travail rester un mystère.
Il suffit de montrer aux gens les résultats.


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